Biens revenus de notre randonnée en Auvergne, entiers et sans bobos, ce qui n'était pas gagné !! Nous avons passé une semaine assez difficile, différente de ce que j'avais imaginé mais tout ce que j'ai appris, toutes les erreurs que nous avons pu faire, me serviront bien pour les prochaines ;-)
Je vous raconte tout cela en détails, avec photos, et les cartes qui correspondent à nos trajets ! Le marqueur rose est le chemin que nous avions prévu de prendre (nous avions prévu de suivre le GR quasiment partout). Les corrections au stylos rouge, par endroits, sont les chemins que nous avons finalement pris une fois sur place. Les annotations sont... les petites galères ou infos que j'ai rajouté après !
Aller zou... on commence par le début ! ;-)
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Samedi après-midi, Sarah et Roméo sont bien arrivés au haras. Nous avons laissé Roméo souffler un peu puis, nous sommes allés chercher Thorgal. Petite présentation des loulous en longe, un petit couinement, mais bien plus de curiosité l'un envers l'autre que d'agressivité ! Du coup, nous les avons laché tous les 2 dans le grand pré vide en face du pré de Thorgal. Un peu de trot, quelques foulées de galop, pas la moindre agressivité l'un envers l'autre, ils ont vite plongé la tête dans l'herbe et se sont mis à brouter. Bon.... ça avait l'air bien parti pour qu'ils voyagent et s'entendent ensembles pendant la randonnée !
Chacun a rejoint son pré, Sarah et moi sommes allées récupérer le van 2 places que nous avions loué. Nous avons été obligé d'abréger les conversations avec la loueuse car son mari est sorti en courant pour nous prévenir qu'une incroyable averse de grêle arrivait. Nous sommes vite montées en voiture et, en effet, nous avons vécu quelques minutes spectaculaires.... !! De l'orage, une tempête de grêle incroyable, il y avait des torrents d'eau et de glace partout sur la route, les trottoirs, les voitures étaient arrêtées ou roulaient à 10km/h. Dans le 4x4 de Sarah, on ne s'entendait plus et on était contentes d'être à l'abri dans un gros véhicule !!
Une fois le déluge passé, nous avons déposé le van au haras, avons fait quelques derniers préparatifs et zou... nous sommes rentrées chez moi pour une petite nuit de sommeil avant le grand départ.
Dimanche matin, réveil 6h30, nous avons rapidement quitté la maison. Nous avions tout chargé la veille et au haras, ça a été rapide. Nous avons fait monter Thorgal en premier, puis Roméo, qui a hésité une minute, avant de se rendre compte qu'un filet à foin bien garni l'attendait au fond du van ;-)
Nous avons pris l'autoroute juste à côté du haras, j'étais rassurée de voir que Sarah conduisait avec beaucoup de prudence : moi je ne pouvais pas prendre le volant car je n'ai pas le permis E, obligatoire pour conduire un van avec 2 chevaux.
Les chevaux ont été très sages, nous avons fait une pause à mi-chemin pour que Sarah souffle un peu. J'en ai profité pour recharger le filet à foin et l'attacher un peu mieux.
Après une vingtaine de minutes, nous avons repris la route. A ST Flour, nous avons quitté l'autoroute, puis suivi sans encombres les 25km de petites routes sinueuses qui nous séparaient de notre destination. Une fin de trajet fatigante pour Sarah et sans doute moins agréable pour les chevaux.
A l'arrivée, la montée jusque devant
la ferme de Clara et Gilles, les parents de Joseph, a été difficile, le 4x4 a fumé mais nous avons fini par grimper ! Nous étions enfin arrivés à "
Lo Beç" et étions bien contentes.
Nous avons salué tout le monde et vite libéré les chevaux. Thorgalou avait passé le trajet "assis" sur la barre de cul, il avait la queue dans un drôle d'état, pleine de caca et de noeuds... ;-)
Les chevaux se sont dessuite mis le nez dans l'herbe, Sarah a veillé sur eux pendant que j'installais le paddock avec Gilles.
J'ai branché mon petit électrificateur... nous avons sortis quelques bagages... et nous sommes allés manger avec Clara, Gilles et Camille. Il était 16h et tout le monde avait très faim ! Comme d'habitude, le repas de Clara a été délicieux... :) Si l'envie vous prend de passer en Haute-Loire, à proximité de St Flour, n'hésitez pas à venir ici !
Clara et Gilles font chambres et table d'hôtes toute l'année, ils font aussi gîte d'enfants pour les vacances. Un endroit sublime... et des repas originaux, sains, que Clara prépare avec goût en saisissant toujours les ingrédients naturels qu'offre la nature environnante à chaque saison.
Après mangé, nous sommes allées voir si les chevaux étaient toujours là : nickel, très sages, Thorgal ne quittait pas Roméo et Roméo ne quittait pas l'herbe. Nous avons préparé nos affaires pour le lendemain, remis de l'eau, Thorgal n'avait pas bu de la journée mais cela ne l'intéressait toujours pas... Tant pis pour lui, je sais qu'il n'aime pas boire ailleurs que "chez lui", mais comme le dit Emile Brager dans son livre, quand il aura vraiment soif, il reverra ses choix !
Sarah a donné sa ration à Roméo, moi j'ai donné quelques floconnés à Thorgal pour l'occuper. Une fois fini, il a tenté d'aller aider Roméo à finir son seau (des fois qu'il n'y arrive pas tout seul !) alors je lui ai tenu la jambe le temps que Roméo finisse. Thorgalou n'était pas très sympa ni proche de moi, je pense qu'avec tout ce trajet, tous ces changements, il s'était beaucoup reposé sur Roméo (il venait de passer 7h en van avec lui, je le comprend !) et n'attendait rien de moi.
Nous avons voulu agrandir le paddock et là, les loulous n'ont pas été très chouettes. Un peu stressés sans doute par tout ça, nous avons à peine baissé les fils qu'ils ont fait mine de vouloir s'échapper. Pour aller où ? ils ne le savaient pas eux-mêmes ;-) Sarah a pris Roméo en longe, moi j'ai laissé Thorgal libre, j'ai détaché le ruban et mon grand est parti illico au grand trot relevé, dans le chemin qui montait dans le village. Quelle bourrique, ça m'a fait sourire car je savais que seul, il n'irait pas loin ! Ca n'a pas loupé, à peine arrivé en haut, il s'est retrouvé entre un tas de bois, un véhicule (garé)... Il s'est arrêté, a regardé derrière lui, "mince, je suis tout seul !", il a fait demi-tour et est redescendu au trot. Je l'ai appelé à moi et attrapé quand il est arrivé à mon niveau. Je l'ai attaché à un arbre, j'ai récupéré Roméo et Sarah s'est occupée de finir l'agrandissement du paddock, en renforçant la clôture du côté du chemin "de fuite" pendant que je faisais la nounou. Une fois fini, nous avons libéré les loulous et sommes allées manger. Ils n'ont pas été très cool sur ce coup là, mais il faut les comprendre. Je me suis dis que ça allait faire le plus grand bien à Thorgal, d'apprendre à rester cool, malgré les km, les changements de paysages et un nouveau lieu de dodo tous les soirs.
Clara nous a servi un super repas, nous avons dit au revoir aux chevaux, très sages, même si je sentais que Thorgal n'était toujours pas avec moi... et nous sommes montées nous doucher et nous coucher. Malgré l'inquiétude qu'ils s'échappent du paddock, j'ai dormi sur mes deux oreilles !
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Lundi matin, réveil vers 8h, je n'arrivais pas à voir le paddock des loulous depuis la fenêtre alors j'ai pris une photo à travers les barreaux pour voir s'ils étaient toujours là.
Oui, chic ! Je me suis préparée tranquillement avant d'aller saluer Thorgal. Ils étaient sages, ils nous attendaient, ils avaient l'air un peu pressés que l'on fasse quelque chose : "mais quoi ?" devaient-il se demander.
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Premiers essais de grooming réussis, au petit matin ^^ |
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"On fait quoi môman aujourd'hui ?" |
Nous les avons nourri (Thorgal a eu son petit litre pour accompagner Roméo...) et après un bon petit déjeuner, nous sommes allées les sortir de leur paddock pour la préparation.
Nous les avons accrochés à un arbre, Thorgal n'arrêtait pas de gigoter, entre l'envie de brouter, l'envie insupportable de se gratter, le démontage du mur en pierres... j'ai passé la demie-heure à dire "Thorgaaaal non", "Thorgal recule", "ne bouge pas".... un peu épuisant !!
J'avais en plus oublié plein de choses dans la maison, un grand merci à Clara qui a fait quelques allers-retours pour moi.... et à Gilles qui a rangé le paddock. Je me suis dis qu'après deux ou trois jours de randonnée, Thorgal allait apprendre à s'économiser pendant la préparation du départ, il allait apprendre que ce sont chaque matin, ses dernières minutes de repos avant l'effort !
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Très mal-pratique de seller un cheval en pente... ! |
Vers 10h, nous étions prêts et nous sommes partis tous les 4. Au revoir Lo Beç, à dans 4 jours !!
Les chevaux étaient un peu "chauds", motivés, vifs, Thorgal a commencé fort en me sautant la grille d'évacuation de l'eau... humhum. Il a aussi dessuite été dans le "bain" puisque nous avons longé direct un pré de vaches. Il s'est redressé, inquiété, je ne l'ai pas trop laissé réfléchir d'autant que Roméo n'a pas du tout peur des vaches. Mon grand allait avoir 4 jours pour apprendre à se rassurer près des vaches :p
Une descente dans un chemin un peu caillouteux, j'avais amené deux hypposandales pour les antérieurs de Thorgal mais je ne lui avais pas mises, j'avais l'intention de les mettre en priorité sur les longues portions de route, ou si nous devions prendre des longs chemins très caillouteux.
Arrivés en bas, il fallait traverser la rivière : trop large pour le faire à pieds sans se mouiller, nous nous sommes mises en selle. Ouch, il fallait lever haut la jambe, pour passer par-dessus nos gros boudins et se caler au milieu de toutes les sacoches !! Les chevaux ont bien traversé le gué et ils étaient contents que nous soyons à cheval : ils ont pu avancer fort dans la montée et se défouler un peu dans l'effort !
Les premiers kilomètres ont été très biens, Thorgal était motivé et sage, il répondait bien quand je lui demandais de passer à un autre endroit que Roméo. Il lui était égal d'être devant ou derrière, mais comme Roméo marche plus vite, il est resté devant une bonne partie de la randonnée. Nous avons longé la route un moment, j'ai insisté pour que Thorgal marche dans les bas côtés : il ne savait pas, lui, qu'il allait se faire 100km et qu'il devait essayer d'économiser ses pieds nus ;-)
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Sarah et Roméo motivés ^^ |
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"Des vaches, des vaches, toujours des vaches... c'est quoi ce pays malfamé ??" |
Au sud de Sistrières (carte ci-dessous), nous avons raté un croisement où le GR remontait et nous avons donc continué tout droit sur un espèce de chemin goudronné qui était très désagréable, à cause des cailloux justement. Je suis descendue et quand je me suis décidée, vers la fin, à mettre les hypposandales, je me suis aperçue qu'elles allaient tenir encore moins bien qu'aux derniers essais. Thorgal les a vite perdu... ça s'annonçait pénible. J'avais pris les tailles 6, car ses antérieurs ne rentraient pas dans les tailles 5, mais je crois que rien qu'avec l'usure des premiers kilomètres, il serait rentré dans les tailles 5 !! Tant pis, nous verrions bien en route comment ses pieds allaient évoluer et si nous allions avoir beaucoup besoin des chaussures.
Nous avons fini par rejoindre un chemin bien plus sympathique et avant de regagner la route, nous avons fait une pause d'une vingtaine de minutes pour manger un peu : pain, saucisson et du bon fromage de chèvre bien coulant, ramené de Normandie par Sarah !
Les chevaux eux, ont brouté, nous ne les avons pas ni attaché, ni dessellé : nous voulions vite reprendre la route car nous voulions arriver tôt à St Flour, pour faire quelques courses pour le repas du soir et du lendemain midi.
Après cette courte halte, j'ai remis les chaussures à Thorgal : il les a perdu au bout de quelques dizaines de mètres... je les ai retirées !! C'était très agaçant. Nous nous sommes engagées dans un chemin plein de broussailles, eau, boue et ronces, c'est passé un moment, jusqu'à ce que nous ne puissions plus avancer. Dommage, il ne restait plus très long pour rejoindre la route... Demi-tour, Roméo et Sarah sont passés devant, nous avons hésité et voyant que le détour pour rejoindre la route était long, nous avons pris la liberté de traverser la ferme (carte ci-dessous). Nous nous sommes rendues compte après coup, que c'était un petit bout de route qui traversait la ferme : je pense que nous avions le droit de passer là...
Nous avons marché deux ou trois kilomètres sur la route jusqu'au Vernet, heureusement nous croisions une voiture toutes les demi-heure... le coin n'est pas très fréquenté, ce n'était pas désagréable d'être sur la route, hormis l'inquiétude pour les pieds de Thorgal (allaient ils tenir 4 jours sans chaussures, avec tout ce bitume ?) et les articulations de Roméo, qui porte des fers.
Au Vernet, nous avons repris un chemin qui passait par-dessus la voie ferrée, et rejoint la zone industrielle de St Flour.
Nous avions prévu un détour pour aller rejoindre une boulangerie indiquée par Clara, mais dans la zone industrielle, nous avons aperçu une station service ouverte, "l'aire du Cantal". C'était idiot de faire un détour de plusieurs kilomètres, alors que l'étape était déjà longue et que nous allions tout trouver ici.
Nous sommes allés nous garer à la station, Sarah a tenu les chevaux pendant que j'allais acheter deux sandwichs jambon/crudités (et beaaaucoup (trop :p) de mayonnaise) et un paquet de schtroumpfs (ben quoi ? :p). Les gens de la station ont été adorables, ils ont proposé de remplir nos gourdes et ont proposé à boire aux chevaux. Roméo a bu, Thorgal a essayé de jouer avec le récipient... il n'était sans doute pas encore assez en manque :p
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A l'Aire du Cantal, on fait le plein... de sandwichs ! :p |
Nous avons repris notre route, en faisant un détour par un chemin qui longeait une rivière pour tenter de trouver un lieu de campement pour la nuit (carte ci-dessous). Nous avons aperçu un couple de vieilles personnes dans une pâture, mais il n'était pas le propriétaire et nous a gentiment indiqué à quelle ferme nous adresser, à St Georges, pour demander l'autorisation de nous installer.
Arrivées à St Georges, nous sommes allées voir la ferme et avons rencontré la fermière, une vieille dame souffrant des séquelles d'un AVC, qui a attendu avec nous que son mari reviennent du fond d'une pâture. Elle nous a questionné et complimenté sur les chevaux.. qui s'étaient littéralement endormis sur place ;-)
Le fermier est arrivé et il nous a proposé de nous installé à la fontaine, un petit bout de terrain communal ou nous pourrions profiter de l'eau à volonté. Nous étions ravies et avons parcouru les quelques centaines de mètres qui nous séparaient de la fontaine. De l'herbe haute, des abreuvoirs en pierre, de l'eau à volonté... le pied !! Le terrain était un peu détrempé et un peu trop "en pente" à notre goût, mais c'était tout de même tout à fait correct comme lieu de campement ;-)
Il était 17h, nous avons parcouru 29km dans la journée et étions tous contents de nous arrêter. Sarah et moi avons monté le paddock autour des chevaux, mon kit paddock était bien fonctionnel, j'étais contente :) nous avons monté la tente, un peu en hauteur pour être au sec... et nous avons enfin pu poser les affaires, retirer nos chaussures, manger, nous reposer !
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Notre petit coin bivouac "tout équipé" du premier soir |
Moi j'en ai profité aussi pour finir de coudre les petites sangles anti-recul de mon vetbed : il vaut mieux tard que jamais :p une couture, bâclée la veille, avait lâché, je l'ai refaite correctement et j'ai rajouté deux petites sangles que j'avais prévu.
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Atelier couture |
Tout a tenu parfaitement pour tout le reste de la randonnée : le vet bed, testé et approuvé !! Merci aux randonneurs du forum Par Monts et par Vaux pour leurs tuyaux ;-)
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Gratouilles du soir, Bonsoir ! |
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Roméo il fait ça bien, aussi... mais il ne connait pas les lieux favoris :p |
Vers 21h, j'ai fais ma petite toilette et nous sommes allées nous coucher, laissant les chevaux dans le paddock que nous venions d'agrandir un poil pour la nuit. Sarah a bien dormi, moi par contre, je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter les chevaux qui faisaient des allées et venues dans leur paddock. J'entendais leur pas, leur respiration, les grelots de Thorgal, leur façon de brouter, leurs inquiétudes... Vers 4h, j'ai entendu de l'agitation anormale, Roméo trotter sur le rebord en pierre, j'ai ouvert la tente pour jeter un oeil... je leur ai parlé... ils regardaient au loin quelque chose de visiblement inquiétant. J'ai refermé la tente après deux minutes, ça avait l'air d'aller, j'ai essayé de me forcer à leur faire confiance. J'ai fini par m'endormir, mais ça n'a pas été de tout repos.
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Mardi matin, 2ème jour !
Vers 8h, Sarah s'est levée, les chevaux étaient toujours dans leur paddock, ouf. J'en aurai bien profité pour dormir 1h de plus "sur mes deux oreilles", mais elle m'a demandé de me lever car les chevaux s'agitaient. Elle ne savait pas qu'en réalité, ils s'étaient agités toute la nuit !! Mais bon, il fallait partir de toutes façons, une belle étape nous attendaient encore.
Nous avons attaché les chevaux à la table de pique-nique qui était présente, car le seul petit arbre allait vite être dévoré par Thorgal. Mon grand était à peu près aussi pénible que la veille et le temps que je range le paddock de rando et que Sarah range sa tente, il avait déjà tiré deux fois au renard pour essayer de se détacher. Pas folle, je l'avais attaché directement avec la corde pour ne pas qu'il casse le mousqueton, arrive à se libérer et ne ré-apprenne à tirer. Il s'est donc contenté de se faire peur et sans doute un peu mal aux cervicales, en déplaçant la table... quelle bourrique !! Un vrai sale gosse qui ne tient pas en place !
Une fois mon rangement fini, je suis restée près de lui et je lui ai demandé d'être sage. Il a fini par se poser plus ou moins... apparemment il n'était pas encore assez fatigué de la randonnée, pour profiter de ce moment de préparation, dernier repos avant de partir ;-)
Nous avons fait un petit pansage, sellé, mis les sacoches, le boudin et nos vêtements imperméables car une petite pluie tombait depuis notre réveil. J'ai mis les chaussures à Thorgal avec des semelles improvisées (des mouchoirs en papier !) et nous avons décollé, il était 9h.
Nous commencions par un peu de route, nous sommes passés au cimetière de St Georges pour remplir nos gourdes et avons repris le GR qui suivait la route, passé le petit pont...
Nous sommes montées à cheval... après 200m environ, Sarah s'est rendu compte que Thorgal avait perdu une chaussure. Demi-tour, la chaussure n'était qu'à une centaine de mètres, ouf... Il a quand même fallu que je descende, que je la remette... quelle perte de temps ces chaussures, je me suis jurée qu'à la prochaine randonnée, je partirai avec des chaussures bien testées et bien accrochées !!
Nous avons traversé Grisols, continué sur la route après Grisols...la pluie fine tombait toujours, mon poncho n'était pas super, il couvrait mal mes jambes et il était un peu trop léger du coup, quand le vent soufflait, il me le gonflait. Tant qu'il ne pleuvait pas averse, ça ferait l'affaire quand même !
Thorgal était chouette, j'étais contente d'être là malgré le temps gris.
A Le Fayet (carte ci-dessous), nous avons pu quitter la route et prendre un chemin bien sympathique. Je suis descendue de cheval pour ouvrir notre première barrière ! Une simple ficelle bleue qu'un fermier avait sans doute mis là pour les vaches.
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"Ouhh mais attention, y a des vaches là-bas !" |
Thorgal était un peu inquiet car juste derrière cette ficelle, nous sommes passés le long d'un pré de vaches noires et blanches (les plus effrayantes :p) et le chemin était plein d'ornières, de boue et de flaques, ce n'était pas évident de marcher.
Mais ces petites vaches là ont eu aussi très peur de nous et se sont éloignées, j'ai écarté un peu Thorgal de Roméo pour qu'il puisse regarder où il mettait les pieds au lieu de se précipiter derrière lui et trébucher dans ses fesses, et après quelques dizaines de mètres, il s'était posé.
Après Bezols, nous sommes passés au sommet d'une colline et avons
aperçu, enfin, le lac de Grandval ! Une vue superbe, malgré le temps
gris toujours capricieux.
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Enfin nous apercevons le lac de Granval ! |
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Sarah se la coule douce sur Roméo ^^ |
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Et moi je picole pendant que Thorgal s'endort :p |
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Thorgalou au taquet, Marion cape au vent ! |
Nous avons pris un petit bout de route pour éviter un détour que faisait le GR autour d'un point haut (carte ci-dessous) et nous nous sommes engagées sans le savoir, dans le chemin le plus difficile que nous avons pris de toute la randonnée.... et dans une belle galère !!
Après Languiroux, nous sommes arrivés à un super point de vue, en face du château d'Alleuze, un château en ruine, magnifique.
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Le château d'Alleuze... |
Petit arrêt pipi, j'ai gardé les chevaux, Sarah est revenue et nous avons attaqué la descente. Le GR descendait jusqu'au ruisseau, dans le col, et rejoignait la route. Rien de bien compliqué sur le papier, même si le dénivelé très fort aurait pu nous amener à douter.
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On ne peut pas rater la signalisation du GR qui part à droite ! |
La descente s'est bien passée, un peu laborieuse car c'était un sentier étroit dans une forêt de pins. Arrivés en bas, j'ai été obligée de détacher mon boudin pour faire passer Thorgal sous un arbre tombé. C'était très juste, il a frotté ma selle fort pour soulever le tronc et pouvoir passer, j'aurai sans doute du retirer toute la selle et les sacoches pour être sure de ne rien abîmer. Mais nous étions en pente, dans un endroit assez délicat où je n'avais pas du tout envie de m'attarder.
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Le tronc sous lequel nous sommes passés après avoir retiré mon boudin |
Après le passage du tronc, j'ai rattaché mon boudin... les chevaux étaient sages, ouf. Nous sommes arrivés au ruisseau, qui était bien gonflé vue la pluie des derniers jours. Là, nous avons hésité sur la direction à prendre. Nous avons vu après coup que sur la carte, le GR partait à gauche : mais sur place, vers la gauche, nous n'avions vu aucun passage : la rivière s'échappait, au milieu des arbres tombés, ne laissant aucune place à un cheval de passer... Nous avons donc regardé vers la droite : le sentier descendait sec dans la rivière, remontait juste derrière, puis il fallait retraverser la rivière et se faufiler derrière un arbre tombé.
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S'il n'y avait eu que ça... mais ce n'était qu'un tout petit début de galère ! |
Nous sommes remontés à cheval pour ne pas nous mouiller les pieds, j'étais en tête avec Thorgal et quand je lui ai demandé de descendre de notre "bosse rocheuse" pour passer dans la rivière, il m'a fait un super demi-tour. Ce n'était pas le moment, je l'ai remis droit et j'ai mis fort les jambes : d'habitude je prend le temps de discuter, mais là, nous n'étions pas en bonne posture, Roméo et Sarah attendaient en vrac derrière nous... Thorgal a cédé et il a traversé, je l'ai bien caressé, mais il a beaucoup stressé et s'est mis à trembler un peu. Pour la deuxième traversée et le contour de l'arbre tombé, j'ai mis pieds à terre : je ne pouvais pas continuer à stresser Thorgal, il avait besoin que je lui montre le chemin. Derrière moi, il est passé nickel, sans hésiter, sans stresser... nous avons avancé un peu, une pente hyper raide se dressait devant nous. J'ai profité d'une petite pause pour faire une photo : à ce moment là le chemin était encore tout à fait praticable. Pour la suite, nous avons été bien trop en difficulté pour prendre le temps de sortir l'appareil photo... d'ailleurs nous n'y avons même pas pensé.
Après la photo, le sentier montait dans la caillasse, le schiste, les feuilles, de plus en plus raide... Nous avons grimpé comme nous pouvions, les chevaux étaient très calmes et courageux. A moment donné, Thorgal est tombé à genoux, il a marqué une pause de 5 secondes avant de se relever : 5 secondes, ce n'est rien, je pense qu'il réfléchissait juste... mais quand on est à pieds, coincé dans un sentier de montagne, 5 secondes paraissent interminables à attendre que son cheval se relève !!
Aucun bobo, pour éviter que ça recommence, j'ai voulu le faire passer sur le côté, par la bruyère : Thorgal passait bien, sans glisser, mais pour moi et mes petites jambes, c'était mission impossible. Je me suis épuisée dessuite (moi qui ne suis pas endurante, j'étais déjà rincée avant ça), j'ai été obligée d'arrêter Thorgal tous les 20m pour faire une pause, reprendre mon souffle... nous avons repris le chemin derrière Sarah et Roméo, j'ai fais passer Thorgal devant sur quelques dizaines de mètres et je me suis accrochée à sa queue pour qu'il me tire. Après, le chemin montait fort à nouveau, il fallait que je repasse devant pour lui demander de faire des "zig zags" au lieu de monter tout droit et risquer la grosse chute.
Nous commencions à franchement nous inquiéter, tous les 4 transpirants, épuisés, quand nous avons approché le sommet de la pente. Nous nous sommes alors retrouvés au pied des dernières mètres à franchir : le chemin grimpait vertical, entre deux gros rochers... J'ai tenu Roméo pendant que Sarah allait jeter un coup d'oeil : non, ça ne passait pas, et vu le dénivelé, tout ce que nous venions de faire en montée, était impossible à faire en descente pour les chevaux.
J'ai proposé à Sarah de redescendre un peu, 15m derrière nous, un mur en pierre nous séparait d'une pâture et j'avais repéré un endroit où nous pouvions passer par-dessus le mur. En faisant demi-tour, j'ai vu qu'un chemin annexe au notre partait sur la droite : nous sommes allés voir, croyant trouver une issue... raté, au bout de 20m, tout était barré par des arbres, branches, rochers... Demi-tour, comme nous avons pu, c'est incroyable comme les chevaux étaient calmes et courageux, comme Thorgal a été habile et maniable malgré sa très grande taille, ses gros pieds...
Nous sommes allés au mur de la pâture, Sarah a coupé la clôture, nous avons fait un petit coude pour escalader le morceau de mur un peu écroulé au coin et avons attérit dans la pâture.... avec un immense soulagement... qu'il y ai des vaches, le fermier au bout, ça nous étaient bien égal, nous étions dans un bel état de fatigue et de stress : les chevaux étaient encore debouts, ne boitaient pas, mais qu'en serait-il une fois sortis de là ?? s'étaient-ils blessés ?
J'ai fais un noeud pour refermer la clôture et nous avons escalader la pâture. En haut, nous avons aperçu la clôture, la porte... la route.... nous sommes sortis de là et avons rejoint le bitume, j'en aurai pleuré de soulagement !!
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Sarah ouvre la porte de la pâture... la libération pour nous 4 !! |
Les chevaux étaient épuisés et nous aussi, j'ai cherché 2 minutes sur la carte, j'ai trouvé où nous étions arrivés... nous venions de monter d'un coup, + de 150m de dénivelé et nous retrouvions bien + en arrière que ce que nous aurions du. Nous avons repris la marche immédiatement, pour que les chevaux ne s'arrêtent pas d'un coup après cet énorme effort, ils avaient besoin de marcher un peu.
Arrivés à la Barge, nous avons fait une petite pause dans un beau coin d'herbe. Sarah est allé demandé au bistrot de l'eau pour nos gourdes, les gens n'ont pas été très accueillants mais ils ont accepté. Nous avons laissé les chevaux souffler et brouter 10 minutes, puis avons quitté ce lieu assez froid, synonyme de mauvais souvenirs, et toujours sous la pluie fine...
Nous avons suivi la route jusqu'à rejoindre, près de la ruine, le GR par lequel nous étions censé arriver. Il avait l'air si beau, nous étions à peine à 50m... si nous avions su, si nous avions réfléchis, étudié, cherché un peu mieux, peut-être que ce serait passé ? peut-être aurait-il été plus sage de faire demi-tour avant de s'aventurer dans cette galère ?? en tous cas, c'était fait... nous avons continué notre route, traversé le pont et quitté cet endroit, sans nous retourner !
De l'autre côté du pont, une pente un peu raide nous a permis de remonter sur les hauteurs. J'étais épuisée et inquiète de devoir infliger à Thorgal encore autant de dénivelé, après ce qu'il venait de vivre. Mais le terrain était assez bon, c'était dans une forêt de pins plutôt propre et mon grand avait l'air de gérer. Ses pieds avaient pris quelques éclats dans la grosse montée mais ils avaient très bien tenus, pas d'inquiétude de ce côté là, à présent nous nous inquiétions d'avantage des futures courbatures et des éventuelles raideurs qui arriveraient les prochaines heures.
Nous sommes descendus au barrage de Grandval en traversant un espèce de camping abandonné... nous avons traversé le barrage, à l'approche Thorgal a été un peu inquiet, sans doute par le bruit de toute l'installation électrique annexe au barrage. Une fois sur le pont, nickel, mon grand regardait le paysage. J'ai fais une petite vidéo pour que vous puissiez voir comme les reflets de lumière étaient superbes sur le lac et comme le trou que nous avions à notre droite était profond !!
Les chevaux n'avaient pas le vertige, moi non plus, mais la pauvre Sarah a préféré ne pas regarder de ce côté là ^^
Après le barrage de Grandval, une dernière montée raide pour la journée nous a permis de remonter sur les hauteurs et de prendre la dernière ligne droite jusqu'à Fridefont. Nous sommes arrivés au village vers 16h, après avoir parcouru 28km dans la journée !
La ferme équestre des 2 Vallées, où j'avais réservé pour la nuit, était bien indiquée. La pluie qui nous accompagnait depuis le matin venait de cesser et le soleil pointait le bout de son nez.
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La ferme des Deux Vallées, à Fridefont |
Josette Chassany nous a accueilli avec chaleur, elle nous a proposé de poser nos affaires et de faire brouter nos chevaux dans l'herbe riche au bord du pré des vaches, pendant qu'elle allait préparer leur enclos pour la nuit. Thorgal était rincé et pendant qu'il broutait, il n'a jeté que quelques coups d'oeil sur les jolies vaches Aubrac curieuses qui se sont approchées. Le voilà qui revoyait enfin ses priorités ;-)
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"Laissez-moi souffler un peu, j'aurai peur demain, plutôt" :p |
Josette est revenue nous chercher, nous étions un peu inquiètes de voir à quel endroit elle allait nous proposer d'installer les chevaux. Nous avions entendu parler du "Parc des poules" et comme je sais qu'en général, les terrains occupés par les poules sont détruits, je m'imaginais le pire. Je n'ai rien dit, nous avons contourné une ferme, fait un petit arrêt près d'un abreuvoir en pierre où Thorgal a bu... et sommes montés jusqu'au parc des poules : quelle bonne surprise, c'était un petit enclos vert, bien fermé, encaissé entre la ferme, la route et des maisons. Un endroit bien à l'abri, d'une taille parfaite pour les loulous ! Soulagement, nous les avons lâché, un petit bisou et sommes reparties.
Quel plaisir de ne pas avoir le paddock à faire ! Nous avions prévu de dormir en tente mais Josette nous a montré le gîte d'étape : nous étions tellement fatiguées, humides, que nous avons décidé d'y dormir. Cela nous éviterait aussi de monter la tente et je savais que, les chevaux bien fermés, j'allais dormir comme un loir !
Nous avons monté nos affaires, terminé le dernier chèvre (devenu vraiment très, très coulant !!) de Sarah... puis nous sommes retournées voir les chevaux. Ils avaient l'air d'aller très bien, nous leur avons mis un seau d'eau. Brossage, papouilles, les 2 loulous se sont endormis entre nos mains. Thorgal était beaucoup plus proche de moi qu'au début de la randonnée et cela m'a fait plaisir de le retrouver un peu. J'étais toujours assez inquiète des éventuelles courbatures qu'il allait avoir, après un temps de repos et d'immobilité... mais pour le moment, tout fonctionnait normalement et l'enclos était bien assez grand pour leur permettre de bouger.
Sarah et moi sommes retournées au gîte, en faisant une pause pour admirer les vaches et l'énorme taureau. Les belles se sont approchées et une gentille curieuse nous a léché timidement la main avec sa langue pointue toute râpeuse... je l'aurai bien ramené dans mes sacoches cette vache là ;-) (Je ne sais pas si Thorgal aurait été d'accord :p). Une vilaine congénère est venue la chasser, elle a commencé à grimper sur le mur pour tenter de fuir, je suis allée la repousser gentiment dans son pré !
Après cela, nous sommes rentrées, avons pris une bonne douche, mis des habits propres et secs... on ne dira à personne que j'ai confondu le shampoing et le gel douche :p ça fait rien, mes chevaux étaient tous doux après, pas mal ce gel douche finalement ;-)
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Notre petit gîte confortable. Les lits sont sur la gauche, 8 couchages au sol et 8 superposés ! |
Nous sommes allées faire un petit tour dans Fridefont, puis de retour au gîte, je me suis endormie comme une marmotte (ça ronfle, une marmotte, hein ?) jusqu'à 20h. Josette est venue nous chercher, réveil en sursaut, debout, je me suis rendue compte que j'avais des sacrées courbatures dans les mollets : c'était dur de se déplier, quand je restais assise un moment !!
Nous sommes allées nous installer à la table d'hôte et avons dégusté un succulent repas ! En entrée, un cake de légumes, du pâté, salade, cornichons... en plat principal, de l'aligot avec du boeuf bourguignon, un régal !! Ensuite, un plateau de fromage (il n'y avait plus tellement de place et après ce bon aligot j'ai été prise d'un monumental coup de barre), pour finir sur une île flottante légère : le tout cuisiné maison, bien sur !
Josette et son mari Gilbert nous ont conseillé sur les chemins que nous avions prévu de prendre le lendemain. Ils nous ont aussi conseillé de prévenir l'office du tourisme que le GR était fermé, à l'endroit où nous avons tant galéré. Pas facile après coup, de savoir si nous avions vraiment pris le bon chemin : nous avons été prise d'un doute. Peut-être fallait-il tourner à gauche, au point de vue, au lieu de tourner à droite ? (Au retour de la randonnée nous avons découvert que, sur la photo prise par Sarah, où je tiens les deux chevaux, un marquage sur un arbre prouvait que nous avions bien pris la bonne direction, sur la droite !! le blocage était donc bien en bas, au bord du ruisseau : peut-être qu'à pieds, on aurait pu traverser et partir vers la gauche sur le GR, mais avec les chevaux, ça ne passait pas du tout).
Bref, vers 22h nous avons pris congé et sommes allées nous coucher rapidement. Je me suis endormie très vite et j'ai été réveillée au milieu de la nuit par des trombes d'eau qui tombaient du ciel. Petite inquiétude, cela allait-il nuire aux chevaux ? je me suis dis que ça allait les rincer, mais risquaient-ils d'avoir froid ? je me suis demandée si je pouvais faire quelque chose pour eux et j'ai pensé aux vaches qui étaient dehors aussi, à Thorgal qui a l'habitude de prendre la pluie... j'ai aussi pensé qu'en sortant, j'allais me tremper et c'est moi qui risquait de tomber malade. Je me suis rendormie et vers 7h30, à mon réveil, la pluie avait cessé. Le ciel était en train de se dégager : en fait, il était tombé dans la nuit ce qui était prévu pour la journée du mercredi. Très bien, nous allions avoir un sublime ciel bleu toute la journée, mais nous ne le savions pas encore : à l'horizon les nuages se levaient encore doucement des collines, sous un ciel encore mitigé.
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Mercredi, troisième journée !
Nous sommes allées voir les chevaux, je croisais les doigts et j'espérais intérieurement, comment allions-nous les trouver...
Bonne surprise, les 2 loulous allaient parfaitement bien, ils marchaient bien, n'avaient pas l'air ni raide, ni d'avoir froid. Je suis allée remplir le seau, Thorgal ne voulait pas boire... il avait l'air de vouloir partir : tant mieux, ça n'allait plus tarder ;-)
Nous les avons laissé le temps d'aller prendre un super petit déjeuner, préparer les affaires... et sommes revenues les chercher. Thorgal a été relativement sage pendant la préparation, il broutait. Nous avons hésité à mettre les vêtements de pluie, moi j'ai décidé de garder mon poncho ficelé à portée de main et Sarah a mis son manteau. J'ai découpé des semelles pour Thorgal dans mon gilet fluo, j'espérais que les chaussures allaient tenir un peu mieux comme ça... ses pieds, même s'ils étaient en bon état, étaient + courts et j'avais peur que ça ne tienne pas jusqu'au bout.
Vers 9h30, nous avons quitté
la ferme de 2 Vallées en remerciant chaleureusement Josette pour son accueil. Si vous cherchez un hébergement du côté de Fridefont, en camping, chambre d'hôte, gîte, avec ou sans cheval... n'hésitez pas à vous y arrêter !
Après un peu plus d'1km de petite route tranquille, où Thorgal a perdu assez vite une chaussure malgré mes semelles... et où Sarah a tombé son manteau de pluie en voyant le ciel bleu qui se dégageait... nous avons quitté le GR et nous sommes engagés sur un chemin du coin, balisé en vert, qui nous a mené jusqu'au pont de Mallet. Nous avons été très contentes de ce chemin, un grand merci aux Chassany pour leur conseil ! (plan ci-dessous)
Nous avons récupéré la route au Puech, sommes descendus derrière les arbres, jusqu'à passer sur la "plage"... et avons traversé sur le pont de Mallet.
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Sur le pont de Mallet... nous apercevons en face le chemin que nous devions prendre après ! |
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Miroir miroir... dis lui qu'elle est la plus belle ! |
Après le pont de Mallet (carte ci-dessous), nous avions prévu de reprendre le GR qui montait juste en face, mais je n'ai pas été très tentée par le début de la montée. Sarah semblait penser que ce serait mieux que de prendre la route, mais moi j'ai été un peu effrayée car même si le dénivelé n'était pas infaisable, le chemin était taillé dans le schiste, il n'était pas plat et cela risquait d'être très glissant de marcher en devers sur les plaques de schistes. Nous avons donc décidé de prendre l'option de "celle qui le sent le moins" et avons continué par la route.
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Mes nouvelles rênes étaient super, mais un peu longues ! J'ai adopté le noeud. |
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Une photo où l'on voit bien de quoi est fait le sol dans ce coin d'Auvergne... ;-) |
Nous avons tenté un chemin un peu plus loin, dans les pins : le coin était un lieu de débardage, très boueux, Thorgal s'est inquiété quand au premier croisement il s'est enfoncé profondément dans la boue. Nous avons continué et sommes arrivées à un cul de sac... demi-tour, il fallait sans doute prendre le chemin qui montait mais il était un peu raide et vu la quantité de boue, ça risquait d'être épuisant pour les chevaux. Nous avons donc repris la route...
Le petit chemin suivant était fermé par un portail... dommage... nous avons enfin pu quitter la route dans le chemin qui partait du virage, jusqu'à Auriac. Un chemin sympathique, sous ce beau ciel bleu, même s'il ne nous a pas tellement raccourci le trajet ni évité beaucoup de route.
Après Auriac il a fallu retourner sur le bitume, je n'ai pas essayé de remettre les chaussures à Thorgal, c'était vraiment trop pénible de passer son temps à les surveiller et les remettre.
Après un peu plus d'1 kilomètre à longer la route, nous sommes arrivés sur un petit parking/point de vue où nous avons pu demander à des touristes de nous prendre en photo. Depuis le début du trajet, je prenais Sarah, Sarah me prenait, mais nous n'étions ensembles sur aucune photo !
Les gens ont été charmants et ont chacun pris plusieurs photos, seulement comme ils étaient chacun d'un côté nous ne savions pas où donner de la tête et du coup, nos pauses ne sont pas du tout réussies. Le coin était infesté de mouches et Thorgal ne tenait pas en place, j'ai fini par me fâcher pour qu'il arrête de donner des gros coups de tête et de gigoter. Il a été sage 2 minutes et nous avons vite repris notre parcours.
Au moment de quitter la route (carte ci-dessous), il nous a fallu ouvrir une barrière bien fermée pour pouvoir nous engager sur le GR. La borne en pierre portant le signalement du GR avait été déterrée et était posée un peu plus loin au milieu du chemin. Nous avons clairement compris qu'une personne du coin, le propriétaire des terrains sans doute, ne voulait pas que ce chemin soit emprunté... mais c'était un chemin officiel, balisé et nous en avions marre du bitume alors, nous sommes passées.
Le chemin n'avait sans doute pas été utilisé depuis quelques temps, nous avons pu nous frayer un chemin jusqu'à la rivière, nous avons commencé à grimper, Sarah est allée voir en éclaireur, a dégagé quelques branches et nous avons continué. Cul de sac, une nouvelle barrière, Sarah voulait ouvrir mais j'ai réalisé que nous n'allions pas dans la bonne direction : nous étions toujours à droite de la rivière, en train de grimper alors que nous étions censé, sur la carte, la traverser et monter de l'autre côté, à un azimut complètement différent. Nous avons fait demi-tour, nous avons aperçu au bon endroit, un chemin qui traversait la rivière et grimpait de l'autre côté dans les sous-bois. Très méfiante, j'ai eu l'impression que ça ne passait pas : Sarah est de nouveau allée voir, elle est revenue en me disant que si, ça allait. J'étais sceptique mais je lui ai fais confiance, elle est passée devant nous avec Roméo. Traversée de la rivière un peu cahotique, il fallait descendre dedans et remonter de l'autre côté en contournant une grosse pierre plate inclinée vers le lit de la rivière. Sarah et Roméo sont passés nickel, moi aussi, mais j'ai fais l'erreur de laisser du mou à Thorgal, j'ai vite avancé pour lui laisser la place de voir où il marchait, sans penser qu'il allait couper pour nous rejoindre au lieu de choisir intelligemment son terrain. Mon grand s'est retrouvé sur la grosse pierre plate et il a glissé en arrière, il est retombé assis dans la rivière. Je l'ai tiré par le licol pour lui fournir un appui, je l'ai encouragé, il s'est relevé dessuite, a un peu pédalé et est monté en contournant cette fois la mauvaise pierre. J'ai demandé à Sarah d'avancer, il ne fallait pas s'arrêter sur ce bout de chemin raide en devers. Au virage suivant (c'était un petit sentier qui montait en zizag), nous avons fait une petite pause et j'ai pu voir que Thorgal n'était pas blessé. La chute n'était pas violente et aucun rocher saillant ne dépassait, mais bon...
Nous avons repris l'ascension, j'ai demandé à Sarah à passer devant pour que Thorgal ne se sente pas obligé de prendre un rythme trop élevé pour lui en voulant suivre Roméo. Une fois devant, c'est moi qui ai eu du mal à grimper ! Les chevaux soufflaient un peu mais n'étaient pas du tout épuisés ni inquiets, par contre Sarah et moi étions de nouveau transpirantes et crevées. J'ai finis par faire comme la veille : le sentier n'était plus dangereux, j'ai fais passer Thorgal devant moi et je me suis accrochée à sa queue pour qu'il m'aide à monter. Nous avons parcouru les dernières dizaines de mètres comme ça, mon grand en tête, tout seul, il avançait surement, sans hésitation, le nez au sol sans doute pour bien faire attention à ce qu'il faisait. Moi je surveillais de l'arrière que ça passait bien niveau hauteur : les sacoches et le boudin ont un peu soufferts, mais rien qui ne puisse nous bloquer !
Dernière petite pause avant les derniers mètres de dénivelé... nous avons débouché au sommet de la colline, dans une belle pâture bien verte et jaune de pissenlit. C'était bon d'arriver là, après cette ascension fatigante !!
Arrêt, les chevaux se sont mis à brouter et nous nous sommes assises dans l'herbe pour souffler. Il faisait une chaleur !
Après quelques minutes, nous avons repris la route, il valait mieux sortir de la pâture et faire une pause plus loin car même si le GR passait là, nous étions chez quelqu'un. Nous avons marché un peu, pris la direction qui rejoignait la ferme et nous sommes retrouvés coincés derrière un fil électrique, juste devant la ferme. Une dizaine de chiens hurlaient, nous avons aperçu la fermière mais, curieusement, quand elle nous a vu, elle est entrée dans sa maison. Cela ne présageait rien de bon...
Nous avons attendu un peu, appelé pour avoir son aide, une info sur le passage que nous étions censées emprunter... mais comme elle ne revenait pas, j'ai bien compris qu'il allait falloir se démerder. Je ne voulais pas toucher au fil, sans doute électrifié, alors nous avons contourné le fil et sommes passés sur la route au milieu de la cour. A ce moment là, la fermière a surgit de sa porte d'entrée et s'est mis à nous engueuler tant qu'elle pouvait. Sarah a eu beau lui demander pardon, lui dire que nous étions perdues, de nous aider... la fermière est retournée se cacher en lançant au milieu de ses protestations qu'elle allait "prendre ses dispositions". Nous nous sommes demandées si par "disposition" elle entendant "fusil" et nous avons poursuivi notre route d'un bon pas, sans nous retourner. J'ai bien revérifié la carte, sur place, et après... le GR passe BIEN sur la petite route autour de la ferme (on le voit très bien, c'est entouré sur la carte ci-dessus) et si cette femme ne veut pas que des randonneurs passent là, ce n'est pas en déterrant les bornes de signalisation et en clôturant les passages que ça découragement les randonneurs les plus décidés. Nous avons décidé, à notre retour, de prévenir l'office du tourisme de St Flour, ou l'IGN, car ce n'est pas normal qu'un particulier prenne la décision de condamner un chemin balisé et s'attaque aux randonneurs qui l'empruntent.
Après la montée que nous venions de faire et la fatigue, cette histoire de nous a pas du tout atteint et nous avons rejoint Faverolles tranquillement par des jolis chemins. Dans le village, une belle ligne d'abreuvoir a permis aux deux chevaux de se désaltérer...
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Petite pause au "bistrot" de Faverolles :p |
Thorgal ne faisait plus du tout la fine bouche et buvait presque à tous les points d'eau, ruisseaux ou abreuvoirs, que nous trouvions ! Après Faverolles, nous avons repris un chemin et profité des beaux paysages et du beau soleil d'Auvergne.
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Sarah ouvre à cheval une ficelle qui barre le chemin : petite mise en pratique du TREC ;-) |
Avant Pouzols, nous avons fait une petite pause pipi avant de redescendre sur le viaduc. Le paysage était superbe ! Roméo a eu la maladresse de poser ses fesses sur une clôture électrique pendant que Sarah gardait les deux loulous. Il est parti au grand galop mais par chance, il a marché sur ses rênes et s'est stoppé net. Ouf ! Sarah est allé le chercher et je les ai gardé à mon tour en faisant bien attention au fil électrique de la pâture.
Nous avons traversé Pouzols et les ennuis ont repris quand, à l'approche du viaduc de Garabit, le "clou" du voyage, il a fallu descendre dans un sentier très raide, dans un sous-bois de feuillus (carte ci-dessous). En haut de la côte, nous avons vu un crottin de cheval et nous avons donc pensé que cela passait très bien. C'était très raide, un chemin étroit, mais la terre étaient tendre, ce n'était pas caillouteux comme dans le schiste, il y avait par endroit des racines qui permettaient de se caler. Sarah et Roméo sont passés en tête, ensuite moi, puis Thorgal. Nous avons essayé au maximum de décrire des grands zigzags pour que les chevaux ne descendent pas tout droit et ne risquent pas d'être emporté par la descente. Thorgal a été extra, il était très zen, presque trop : il était occupé à essayer d'attraper les jeunes feuilles qui passaient à proximité de son nez. Il a été très habile, très maniable, encore une fois malgré sa grande taille et ses gros pieds. Il a presque moins glissé que Roméo (il faut dire que Roméo a des fers). Arrivés tout en bas, il ne restait que 3m à parcourir, environ 1m50 de dénivelé, j'ai laissé du mou à Thorgal et je suis passée vite, sans me retourner, car ces derniers mètres étaient en devers dans de la terre fraîche et je voulais qu'il ai la place de voir où il passait et éventuellement se laisser entrainer jusqu'en bas s'il le voulait. C'était un plan descendant comme on peut en voir en trec, rien à voir avec ce que nous venions de nous descendre !! Mais là, au dernier moment, Thorgal a eu sans doute un moment d'inattention, il a posé son postérieur gauche "dans le vide", et soit par fatigue, soit par surprise, il n'a pas su se rattraper. Il s'est appuyer sur un petit tronc mort qui longeait le devers, le tronc a cassé et Thorgal est tombé sur le côté, pour atterrir en bas de la côte, couché sur la gauche. La chute ne m'a pas semblé violente mais j'ai eu très peur qu'il se soit cassé ou tordu quelque chose. Voyant qu'il restait allongé sans réagir, j'ai eu encore plus peur, et j'ai eu le réflexe un peu stupide de lui demander tout de suite de se relever. Mon grand a attendu quelques secondes, il avait sans doute besoin de retrouver ses esprits, puis il s'est relevé. Un très gros moment d'appréhension pour les premiers pas... il semblait marcher normalement, mais j'en savais rien, je ne savais plus, j'étais tellement blasée, de le voir "tomber" pour la 3ème fois, j'étais tellement malheureuse, la sensation de lui infliger des choses pour lesquelles il n'est pas du tout fait. J'ai dit à Sarah qu'il fallait qu'on marche, nous avons repris la route en surveillant la démarche de Thorgal. Sarah a eu l'impression qu'il trainait un peu le postérieur gauche, moi j'avais des doutes sur le droit, mais je trouvais que Thorgal se déplaçait correctement. Il avait l'air très fatigué, nous avons marché doucement et je l'ai beaucoup caressé, encouragé en silence... Nous avons parcouru le bout de route jusqu'au viaduc en silence, j'étais effondrée intérieurement. Tellement surprise, qu'il tombe tout à la fin, au moment où il n'y avait plus de difficulté. Tellement déçue, je m'apprêtais à crier ma joie, à dire qu'on avait des supers chevaux, qu'on venait de passer une épreuve de + "haut la main" et là, patatra... ça ne changeait rien au fait qu'il avait géré la descente admirablement bien, surtout pour un cheval de son gabarit. Mais voilà, il avait fallu qu'il manque de se faire très mal et me fasse très peur, les 2 derniers mètres... comme s'il avait eu besoin de me rappeler que je lui faisais prendre des risques, pourquoi ? le seul plaisir d'aller crapahuter dans la montagne ? Je me suis dis que nous n'avions rien à faire là, que je risquais sa vie pour mon plaisir et j'avais tellement peur qu'il se soit fait mal. Qu'il ne me fasse plus confiance après cela...
Le moral dans les chaussettes, nous sommes arrivés au bord du viaduc de Garabit. Nous avons fait une pause d'un quart d'heure à l'ombre, dans un petit espace d'herbe, avec vue sur le viaduc.
J'avais envie de pleurer et j'étais découragée, mais je me suis forcée à sortir mon appareil photo et à me bouger les fesses. Thorgal était là, vivant, entier, il marchait bien, il mangeait avec appétit, peut-être avait-il déjà oublié ce qui venait de se passer. Peut-être était-il conscient qu'il avait fait un faux-pas et qu'il en était responsable. Aussi décevante et impressionnante qu'elle soit, la chute avait été très douce, dans de la terre molle et les seuls séquelles seraient peut-être, les marques de terre qu'il avait sur l'épaule et le flan !
Après cette pause, nous avons échangé quelques mots avec un couple de vieilles personnes et avons repris notre route. Nous avons traversé le pont avec une belle vue sur le Viaduc, puis avons continué sur la route de l'autre côté.
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Le viaduc de Garabit : construit par un auvergnat, avec des matériaux fournis par la société Eiffel ;-) |
Il faisait chaud et Thorgal avançait doucement, j'ai avancé à son rythme, j'ai essayé de lui remettre les chaussures pour soulager un peu ses pieds, même s'il ne semblait pas s'en plaindre, un bon bout de bitume nous attendait encore. Malgré mes semelles improvisées, Thorgal a commencé à perdre ses chaussures au bout de 100m... j'ai passé les 2 km suivants à les remettre sans arrêt dès que j'entendais qu'elles commençaient à quitter le pied. C'était très pénible et même si cela a permis à Thorgal de se reposer tant nous avons avancé doucement, je lui suis reconnaissante pour sa patience, ainsi que celle de Sarah et Roméo...
Nous avons traversé un petit pont et sommes remontés pour rejoindre le pied du viaduc.
Le GR repartait dans la montagne à cet endroit, nous avions prévu de ne pas le prendre car ça montait très raide et les gens du gîte nous l'avaient eux aussi déconseillé. Au pied du viaduc, nous avons rigolé car, même si nous avions voulu le prendre, c'était impossible : le chemin, en + de monter raide, était fermé par une barrière en bois, pour filtrer sans doute la taille des gens/engins/animaux qui voulaient s'y engager. En gros, seul un piéton pouvait passer !
Avec les chevaux, même de la taille de Roméo, même sans harnachement, ça ne serait pas passé. Nous avons continué sur la route, sans regrets ! Et j'ai viré les chaussures de Thorgal, j'en avais marre de les remettre. A ce moment là, ma selle, qui tournait un peu depuis le début de la journée, s'est mise à tourner très fort et j'ai été obligée de m'arrêter régulièrement pour tout remettre droit. J'ai eu beau changer mon équilibrage, accrocher mieux le boudin... il finissait toujours par tirer d'un côté ou de l'autre et entrainait la selle. Entre la chute de Thorgal, la fatigue, les chaussures qui ne tenaient pas et la selle qui tournait, j'en avais ras le bol !!
Heureusement, nous étions presque arrivés au village que nous nous étions fixées comme objectif (carte ci-dessous). Une dernière traversée de route... un chemin barré par un troupeau de vaches, ça ne fait rien, nous avons suivi le GR qui le contournait... Sur ce même bout de GR, j'ai soudain été bousculée par Thorgal. Cela m'a surpris car il ne le fait jamais : je me suis retournée, horreur !! Plus de selle sur son dos !! Une seconde j'ai cru que j'avais perdu ma selle en route sans m'en rendre compte, avant de percuter : Thorgal regardait avec angoisse son côté droit.... c'est pour ça qu'il m'avait bousculé, il a été inquiété par tout ce bazar qui tombait soudain sur le côté. Quand je vous dis que j'en avais ras le bol ! Je venais juste de la remettre correctement, la selle ! J'ai détaché la sangle et tout est tombé par terre. Beaucoup trop lourd pour être remis tout ensemble, j'ai commencé à détaché mes fontes avec colère, quand Sarah est venue m'aider à porter tout ça pour le remettre d'une pièce sur le dos de mon brave cheval. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi ça tournait comme ça.... j'étais un peu inquiète car j'avais peur que la chute de Thorgal ai modifié sa façon de marcher (= qu'il ne soit plus symétrique), mais Sarah m'a rassuré en me disant que la selle avait commencé à tourner avant la chute. C'est juste qu'avec nos acrobaties, mon boudin avait sans doute bougé encore + et le poids dedans était devenu vraiment trop inégal pour que ça tienne. Plus qu'un km, je ne voulais pas tout défaire et tout refaire pour si peu.
Nous sommes arrivées à Gidour et avons demandé à deux enfants et leur papa, s'ils savaient où nous pouvions dormir pour la nuit. Le monsieur a commencé à réfléchir, je lui ai parlé de la pâture que nous venions de longer, avec un joli ruisseau qui la traversait. Le monsieur a répondu que c'était une terre à lui et qu'en effet, des randonneurs y campaient parfois. Il nous a indiqué par où entrer et nous a invité à nous y installer. Après beaucoup de remerciements, nous avons fait demi-tour et sommes allés tous les 4 poser nos bagages dans la dite pâture. Une très belle pâture, verte, doucement vallonnée, au fond de laquelle passait un petit ruisseau d'eau qui allait permettre aux chevaux de boire à volonté pour la nuit. Super !!
Nous les avons lâché en liberté pendant que nous montions le paddock.
Puis nous avons mangé... les supers sandwichs confectionnés le matin par Josette. C'était encore une journée où nous n'avions pas fait de pause le midi. Je sais que certains randonneurs aiment s'arrêter 1 ou 2h le midi, je sais que d'autres font comme nous, préfèrent enchainer et arriver tôt à l'étape. Je ne sais pas ce qui est le mieux, mais il était un peu plus de 16h et nous venions encore de parcourir 28km dans la montagne. Nous avions bien besoin de repos !
j'ai rempli nos gourdes dans le ruisseau, ça a été l'occasion d'utiliser
pour la première fois mes petites pastilles "aquatabs", conçues pour
désinfecter l'eau de provenance douteuse lorsqu'on est en voyage. Il a
fallu attendre 30 minutes puis nous avons pu goûter l'eau de la rivière,
sans risque d'être malades.
Le propriétaire est passé en quad, avec ses enfants, voir si nous étions bien installées. Nous avons mis les chevaux dans le paddock et sommes allées chacun notre tour, nous laver intégralement dans la rivière qui passait au bout du ruisseau... l'eau était un peu fraîche mais c'était un plaisir, je dois avouer que c'est la première fois que je me lave entièrement dans une rivière comme ça, avec savon et tout ce qu'il faut ^^
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Au fond dans les arbres, notre rivière "salle de bain" du jour |
Pendant que Sarah était à la douche, j'ai nettoyé Thorgal avec le bouchon et l'eau de la rivière que j'avais mis dans mon seau de randonnée. Mon grand a eu l'air d'apprécier, il s'est endormi pendant que je le bichonnais. Je n'ai pas trouvé la moindre blessure, douleur ni usure de poils !
Après cela nous avons libéré les chevaux car l'endroit où nous avions monté le paddock était détrempé et cela n'allait sans doute pas leur faire du bien de marcher dans un terrain si mou. Nous avons monté la tente, rangé un peu notre bazar, passé quelques coups de téléphone... Nous avons aussi discuté de ce qu'il s'était passé aujourd'hui, la chute de Thorgal... ça m'a fait pleurer un peu et ça m'a fait du bien d'en parler.
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"Petit cul" et "Gros cul" au pays de la prêle des champs |
Sarah est allée au fond de la pâture voir ce que trafiquaient les chevaux, elle les a ramené un peu plus près de nous et m'a annoncé gravement qu'elle venait de trouver de la prêle dans le fond, à l'endroit où étaient les chevaux. La prêle est une plante très vieille, mortelle même à très faible dose pour les chevaux. En théorie ils ne la mangent pas, mais... nous n'avions pas envie d'essayer. Nous avons donc commencé à faire le tour du pré, très inquiètes car une autre plante ressemblait à la prêle, il y en avait partout dans la pâture et nous nous sommes demandées si c'était autre chose, ou si c'était de la jeune prêle. Si c'était de la jeune prêle, c'était une catastrophe et il fallait plier bagages illico. J'étais complètement abasourdie, je me suis demandée si on allait enfin avoir la paix aujourd'hui... ! Pendant que je faisais une recherche sur google, Sarah est allée ramasser un peu de prêle au bout de la pâture. Nous avons comparé et avons vu que c'en était bien, sans aucun doute, mais par contre, l'autre plante que nous prenions pour des "jeunes pousses", n'en était pas. Ouf... Nous avions donc simplement à surveiller que les chevaux n'aillent pas dans le fond du pré, à l'endroit où le ruisseau entrait dans la pâture. Un grand merci à Sarah qui m'a appris quelque chose car je n'avais jamais vu de prêle et je n'aurai pas su y faire attention. Maintenant je ne risque plus d'oublier cette plante.
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La prêle : mortelle à très faible dose pour les chevaux. Attention !! |
Nous avons déplacé le paddock des chevaux pour les installer à un endroit un peu plus sec, si Thorgal s'était fait mal en tombant, s'ils avaient des courbatures, il ne fallait pas qu'ils marchent dans du mou toute la nuit. Puis nous avons trainé un peu avec eux... Thorgal avait repéré un râtelier au fond de la pâture et j'ai passé une petite demie-heure à le gêner pour qu'il n'aille pas s'y arracher la peau. Ca le démangeait beaucoup, dermite estivale oblige, il passait son temps à proposer des séances grooming à Roméo mais les 2 avaient du mal à se coordonner ^^ quoi qu'il y avait du progrès, au fur et à mesure des essais ! J'ai aussi vu mon grand avoir la bonne idée d'aller fouiller avec son nez, dans une énorme fourmilière d'énormes fourmis... il a relevé la tête avec des fourmis en pleine préparation à l'attaque, sur le nez, j'ai hésité à le laisser se débrouiller, qu'il apprenne, mais je me suis dis qu'il avait assez vu de choses aujourd'hui et je l'ai vite débarrassé de ses grosses fourmis. Quelle bourrique, quel curieux !
Vers 21h30, nous avons ramené les loulous dans leur paddock et sommes allées nous coucher. La tente donnait sur le paddock et j'étais rassurée de savoir que, même s'ils sortaient du paddock, ils seraient toujours enfermés dans la pâture. J'ai bien dormir, vers 3h du matin j'ai entendu ronfler et piétiner dans l'eau alors j'ai ouvert la tente. Thorgal avait l'air paisible, il suivait Roméo qui, lui, était très inquiet par la haie derrière le paddock. Je suis sortie de la tente, jambes nues dans la pâture, je leur ai parlé, j'ai fais le tour du paddock, j'ai tapé des mains pour faire peur à un éventuel animal sauvage... mais je n'ai rien vu ni entendu ! Il ne faisait pas chaud et je suis retournée me coucher, j'ai observé les chevaux deux minutes avant de refermer la tente : Roméo avait l'air de s'être apaisé.
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Jeudi, dernier jour ^^
Vers 8h, Sarah s'est levée... j'ai pris quelques photos depuis la tente ^^
Sarah a inspecté les membres des chevaux, aucun n'était chaud, Thorgal marchait bien... j'étais soulagée ! Elle les a lâché, je me suis levée et pendant que nous faisions sécher la tente, nous avons déjeuné (saucisson, pain :p) et rangé nos affaires.
La chaleur est arrivée très vite au fur et à mesure que le soleil est monté dans le ciel... est avec la chaleur, les mouches ! Thorgal a commencé à ne plus supporter, il suivait Roméo pour se cacher dans sa queue, il passait sa tête dans le genêt, il a commencé à se faire des petits trots d'agacement.
Au moment où je m'apprêtais à aller le chercher, il a déboulé au trot dans le campement, "au secours les mouuuuuches", je l'ai attrapé, mis son licol et je lui ai confectionné un masque anti-mouches en genêt. C'est lui qui m'en a donné l'idée et je dois dire que l'efficacité a été immédiate. Il avait toujours des dizaines de mouches sur le corps, en particulier, la croupe, mais au moins, sa tête et surtout ses yeux étaient à l'abri.
Je me suis dépêchée de le seller, mettre les sacoches, le boudin que j'ai pris soin de bien faire... tout le harnachement a réduit la surface de Thorgal disponible et les mouches se sont faites moins nombreuses. J'ai câliner mon grand en attendant que Sarah finisse de préparer Roméo et nous avons vite quitté la pâture, les mouches, la prêle ! Il était 10h.
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Chacun son masque ! |
Nous avions prévu de suivre le GR qui montait derrière Gidour, mais une dame du village nous a dit que c'était beaucoup plus simple de passer par la route. Bon, nous n'avons pas hésité et avons suivi son conseil.
Nous avons suivi la route jusqu'à Ruynes, la route était agréable, la seule chose un peu inquiétante pour les chevaux a été de croiser une série d'une dizaine de gros campings car en arrivant en ville !
Je n'avais pas mis les chaussures de Thorgal, et en partant je m'étais mise à cheval rapidement pour que ma selle ne tourne pas. Finalement, la selle n'a plus tourné du tout jusqu'à la fin de la randonnée et Thorgal a tout fini pieds nus, sans aucun problème.
Nous avons traversé Ruynes et continué sur le GR qui repartait dans un chemin en face du centre équestre où un bel étalon a dragué nos chevaux avec ses belles chaussures (elles tenaient, les siennes ! :p).
Il faisait très chaud et nous avons aperçu dans la cour d'une ferme, deux beaux abreuvoirs en pierre remplis d'eau. Je suis allée frapper, aucune réponse, j'ai regardé à la fenêtre, cela ne semblait pas très habité... nous avons eu l'impolitesse d'entrer sans permission dans la cour et d'aller faire boire les chevaux rapidement. Cela leur a fait du bien, nous savions qu'après cela, nous allions entrer dans la forêt et que l'eau serait peut-être moins facile à trouver.
Thorgal avait l'air fatigué et nous avons fait plusieurs petites pauses, après les montées. Nous sommes entrés dans la forêt de la Margeride, lieu de vie de la bête du Gevaudan... ;-) Nous avons grimpé dans un très joli chemin, malheureusement Thorgal était très essoufflé et je n'ai pas pu profiter du paysage car j'étais inquiète pour lui. Il transpirait et soufflait, je ne savais pas si c'était normal (ça montait, il faisait très chaud) ou s'il avait accumulé trop de fatigue ces derniers jours et était "au bout du rouleau". Dans le doute, je suis restée à pieds, j'ai marché très lentement avec lui. Je pense qu'à ce moment, la seule façon de savoir vraiment dans quel état il était aurait été de prendre son rythme cardiaque... mais je n'y ai pensé que plus tard, et je n'avais pas de stéthoscope.
La montée a duré très longtemps et je ne savais plus très bien combien nous avions parcouru. Une petite erreur d'orientation, au lieu de continuer sur le GR, nous l'avons quitté trop tôt. Quand je m'en suis rendue compte, nous avons pu prendre un chemin pour rattraper le coup, mais c'était un espèce d'ancien lit de rivière et il était plein, plein de gros cailloux. Pas très agréable et difficile pour les chevaux, nous les avons guidé pour qu'ils marchent aux meilleurs endroits. Nous sommes montées à cheval pour ne pas les gêner et Thorgal a assuré. Malgré la difficulté, le risque de petits bobos, ce chemin n'était pas dangereux, en allant doucement, en faisant attention, il n'y avait pas de risque de chute, il n'était pas raide comme l'ont été d'autres sentiers que nous avons pris. Les cailloux obligeaient Thorgal à regarder où il posait ses pieds nus et à faire attention.
Arrivés en haut, petite pause pour récupérer, je me suis demandée où nous étions : un espèce d'observatoire, une croix... une vue superbe dont nous aurions mieux profité si nous avions été moins fatigué ^^ Je nous ai resitué sur la carte et j'ai vu que nous avions fait à peine un petit détour. Ouf ! Nous étions à un point culminant à 1381m et maintenant il ne restait plus qu'à... redescendre :p Jusqu'à La Margeride. A l'origine j'avais prévu un détour pour revenir à la Besseyre par un autre chemin que celui de l'aller, mais finalement nous avions choisi de rentrer au plus court.
Nous avons mis pieds à terre, la descente s'est bien passée, le chemin était aussi pleins de cailloux, mais Thorgal ne soufflait plus, il avait l'air plus en forme. Sarah et moi n'avions plus d'eau et les chevaux avaient sans doute soif, nous avions hâte de trouver un point d'eau. Nous avons fini par arriver au bord d'une petite rivière, eurêka !! Nous avons fait une pause d'un bon quart d'heure, Thorgal a bien bu, puis s'est mis au repos. Je surveillais attentivement depuis la veille, qu'il se repose bien un coup sur un postérieur, un coup sur l'autre, pour être sure qu'il ne s'était pas fait mal. C'était bien le cas, il changeait régulièrement de pieds :) Thorgal était proche de moi et attentif à moi, il était super mignon, j'étais heureuse d'être là, avec lui, bientôt arrivés, entiers, en sécurité. J'étais heureuse de vivre ça avec lui.
Roméo lui, n'a pas voulu boire et s'est endormi instantanément ^^ Sarah et moi avons rempli nos gourdes dans la rivière, j'ai mis des petites pastilles mais nous devions attendre 30 minutes avant de pouvoir boire !
Après cette petite pause, nous avons repris notre route. Nous sommes bien arrivés comme prévu, au village la Margeride... Nous sommes remontées à cheval et avons regagné la route que nous avions déjà prise à l'aller. Les chevaux étaient requinqués après la pause dans la forêt et ils ont avalé les 3 derniers kilomètres avec un pas très très allant !
Nous avons terminé sur une descente dans un chemin, la maison de Clara et Gilles en vue... j'ai aperçu quelqu'un à la porte de la maison, j'ai appelé, ma voix a raisonné mais je ne me suis pas faite entendre jusque là-bas ^^
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Au loin à gauche, la ferme de Clara et Gilles, "Lo Beç" ! |
Je me suis fâchée pour que Thorgal ralentisse et fasse attention où il marche : il suivait Roméo avec tellement de rapidité qu'il n'était pas très prudent !
Dernière montée, au taquet les loulous, nous avons longé un pré de vaches, presque plus peur le Thorgalou, même si je me doute qu'après un mois sans en voir, il aura de nouveau oublié tout ce qu'il a vu en Auvergne... ;-)
Nous avons passé la grille d'évacuation de l'eau, toujours un peu inquiétante... et sommes arrivés devant la maison de Lo Beç !! Nous avions parcouru 18km, et il était un peu plus de 14h.
Gilles est arrivé, Clara, puis Françoise et le petit Mattéo, Josette la grand mère de Joseph... nous avons fait quelques photos et j'ai mis pieds à terre.
Les chevaux, fidèles à eux-mêmes, se sont mis à brouter tout de suite... des fois que l'on reparte ;-)
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Thorgal se retourne maladroitement pour saluer Mattéo |
Nous avons salué tout le monde, retiré les selles et avons amené les loulous dans le beau paddock que Gilles avait construit sur le terrain de l'autre côté de la maison.
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En route vers le paddock ! |
Le paddock était en vue des chèvres, mais avec la chaleur, elles ont préféré observer de loin. Les chevaux eux, n'ont pas eu l'air de les remarquer ou en tous cas, d'en avoir peur !
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"Tiens, Bergamote, nous avons des nouveaux voisins !" |
Gilles nous a tiré un tuyau d'eau depuis la source qui coule dans la grange et comme il faisait encore très chaud, nous avons douché les chevaux. Thorgal n'aime pas toujours l'eau mais là, le bon pansage/douche a eu l'air de lui faire beaucoup de bien !
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"La danse de la douche" |
De retour au paddock, il était beau comme tout, complètement blanc, propre, musclé... il s'est roulé avec plaisir ^^
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Pas facile de se retourner dans le sens inverse de la pente ;-) |
Je suis allée chercher mon répulsif à insectes car il faisait encore chaud et les mouches s'en donnaient à coeur joie... ainsi que mon électrificateur ^^
Quand je suis rentrée à la maison, on m'attendait pour partager un bon cidre d'Auvergne avec du Turron maison fait par Clara. Le cidre m'a un peu monté à la tête mais que c'était bon, bon d'être là, arrivé, d'avoir réussi, d'être en bonne compagnie, les chevaux au calme, au repos... de penser à la bonne douche, le bon repas et la belle nuit qui nous attendait ! A la belle biafine, aussi : nous avions toutes les 2 des supers coups de soleil et je peux vous le dire, maintenant, qu'ils m'ont empêché de dormir correctement pendant 3 nuits ;-)
Après la douche j'ai fini de ranger mes affaires et j'ai préparé un mash à Thorgal. C'était une marque qu'il ne connaissait pas et j'en avais sans doute fait beaucoup trop (j'ai respecté les conseils de l'emballage mais pour Thorgal, qui ne mange rien d'habitude, ça faisait trop ^^).
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A gauche : Roméo. A droite : Thorgalou. Sisi :p |
Nous leur avons amené leur seau, Thorgal a mangé un peu puis s'est essuyé la bouche dans l'herbe : beurk, ça mouille, ça colle !", avant de se désintéresser du seau et d'essayer d'aller piquer celui de Roméo.
Je l'ai occupé en le gratouillant, Thorgalou était super mignon... nous leur avons remis de l'eau... et zou, bonne nuit les loulous ! Ils avaient l'air d'aller très bien, je voulais regarder les pieds de Thorgal mais j'ai remis ça au lendemain : j'étais fatiguée et il n'était pas à quelques heures près, lui non plus n'avait sans doute pas envie de devoir tenir ses pieds en l'air maintenant !
Clara nous a servi comme toujours, un super bon repas : nous avons fini les beignets au pissenlit, mangé son premier coq au vin avec du riz...
Nous avons trainé un peu et sommes allées nous coucher vers 23h. J'ai très bien dormi, même si au réveil les coups de soleil m'ont fait serrer les dents !
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Vendredi, réveil vers 8h, j'ai remis de la biafine, je me suis habillée, j'ai rangé mes affaires. Je serai bien restée jusqu'à samedi, mais Sarah préférait rentrer vendredi car elle avait bien + de route à faire que nous avant d'arriver chez elle.
Je suis descendue, je suis allée retrouver Thorgal qui, malgré l'heure matinale, était déjà embêté par les mouches. Il se déplaçait toujours normalement et avait l'air bien en forme :) Sarah a donné son seau à Roméo, j'ai proposé à Thorgal de finir son mash de la veille, il a accepté. Chic ^^
Après cela nous sommes allées déjeuner, puis je suis revenue avec ma râpe et ma rénette, regarder de plus près les pieds de Thorgalou. J'ai été très agréablement surprise, je me souviens avoir vu et coupé le premier jour quelques éclats, mais après ces 4 jours de randonnée, 105km parcourus, avec beaucoup de bitume et des chemins pleins de caillasse, ses pieds étaient vraiment nickels ! Et ce n'était surement pas grâce aux hipposandales, qu'il a du garder aux pieds au total environ 5km ou 10km maxi pendant toute la randonnée... tant j'ai passé mon temps à les ramasser et finalement les retirer !!
Assez courts, mais très denses, très solides, arrondis naturellement par les terrains. J'ai mis un petit coup de râpe à certains endroits pour égaliser, pour arrondir si besoin... mais il n'y avait vraiment pas de travail à faire, en 10 minutes, j'avais fais les 4 pieds.
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Avant parage |
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Après parage : tout petit parage :p |
Je pense que si nous étions parties plus longtemps, il nous aurait fallu des hipposandales qui tiennent aux pieds, mais en tous cas là, il s'en était passé parfaitement.
A notre retour j'essaierai les tailles 5 sur les antérieurs pour voir si, après toute cette usure, ses pieds rentrent dedans :p si ça ne rentre pas, il faut que je cherche du côté des semelles conçues pour... car cet été pour l'équirando, nous allons faire presque 200km, sur une semaine, alors cette fois, il faut avoir des chaussures qui tiennent.
J'ai remis à Thorgal à masque anti-mouche "maison" en genêt, un peu moins réussi que celui de la veille, mais ça le protégeait quand même... puis avec Sarah, nous sommes allées ramasser des orties puis nous avons partagé nos photos et celles prises par Camille, Clara et Françoise, à notre départ et à notre arrivée.
A midi nous avons mangé une excellente tarte aux orties faite par Clara avec notre cueillette... Nous avons rangé nos affaires, chargé la voiture, attelé le van et à 14h, nous avons embarqué les loulous. Contrairement à l'aller, c'est Thorgal qui a hésité une minute à monter... puis il s'est exécuté et Roméo lui, est monté parfaitement. Ils se sont branchés sur le filet à foin, nous avons dit au revoir à tout le monde et pris la route.
A St Flour, petite pause essence à la station où nous étions passés acheter des sandwichs le lundi soir... et Sarah nous a conduit d'une traite jusqu'au haras, 6h30 de route d'un coup, ce n'était peut-être pas très prudent mais cela a évité de casser le rythme du voyage pour les chevaux et nous avons gagné un peu de temps :)
A 21h nous débarquions les chevaux, Thorgal avait l'air tout étonné de se retrouver là. Il a regardé un de ses copains de pré à l'attache, sans rien dire... j'ai pris quelques carottes et je l'ai ramené au pré. Je l'ai invité à boire, avant de le lâcher, il a accepté ma proposition, j'ai retiré le licol et il s'est avancé dans le pré. Ses copains sont venus le voir, ils l'ont un peu toisé, Thorgal ne s'est pas démonté, il a avancé, essayé de brouter... Ils se sont mis au trot, ont fait le tour du pré, le grand copain de Thorgal, Maestro, est venu le retrouver avec un gentil hennissement et ils se sont mis à faire du grooming. On voit qu'ils sont nettement plus au point que Thorgal et Roméo hihi ^^ Même si ça a été un vrai plaisir d'avoir deux chevaux qui s'entendent si bien tout de suite !
Thorgal est repassé boire, je l'ai salué puis je suis partie rejoindre Sarah pendant que mon grand reprenait sa petite vie tranquille.
Nous sommes allées laver le van, ça n'a pas été une mince affaire car en partant de La Besseyre, nous avons roulé sur du goudron fondu (quand je vous dis qu'il faisait chaud ;-) et du coup il y avait pleins de bouts de goudron collés sur le van. Nous en sommes venues à bout mais tout ce que j'avais gratté était à présent collé sous mes ongles !!
Nous sommes allées faire de l'essence (mais non, on n'a pas failli tomber en panne d'essence ;-)) et avons ramené le van à la loueuse, avant de repasser au haras récupérer ma voiture. A 23h nous étions chez moi, merci à Joseph qui nous a fait à manger "express" ! J'étais contente de le retrouver et de retrouver mes petits chats :))
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Samedi, après une bonne nuit bien méritée, quoi qu'un peu courte, j'ai ramené Sarah au haras. Elle a chargé Roméo et zou, ils sont repartis en Normandie. Moi je suis passée voir Thorgal rapidement, il était beau comme tout, de le voir dans son élément habituel, je me suis rendue compte qu'en effet, il s'était bien musclé !! J'aimerai bien réussir à entretenir ça jusqu'à l'Equirando, mais je sens que ça va être dur... ou alors il faut déménager en Auvergne :p
Mon grand a hennit doucement en me voyant, il est venu me retrouver, je lui ai offert une pomme... puis après quelques gratouilles, il m'a montré qu'il avait envie de repartir avec ses copains. Je l'ai retenu le temps de lui mettre du répulsif et je l'ai laissé filer après un dernier câlin. Merci pour tout mon grand....
Samedi après-midi j'ai tracé sur mes cartes les chemins que nous avions pris, les difficultés que nous avions rencontré et j'ai curvimétré. Je me suis alors rendue compte que nous avions fait des étapes bien grosses, pour de la randonnée de Montagne. A l'origine quand j'avais tracé sur mon logiciel de parcours, il m'avait annoncé environ 20km par jour : mais le tracé était très grossier et ça a été une erreur de ma part, de ne pas vérifier sur mes cartes, en détail, la distance des étapes. Nous avons fait 3 journées à presque 30km, avec des chemins toujours en montée ou descente, et quelques passages très difficiles. Thorgal n'était pas spécialement entrainé et si par moment il était fatigué, il a toujours rapidement retrouvé le moral, la force, l'envie de poursuivre, la pêche. Ca a été un peu plus dur que pour Roméo, mais Roméo travaille bien régulièrement son endurance que Thorgal (et ils n'ont pas la même morphologie ni les mêmes prédispositions naturelles).
Bref, en gros, pour les prochaines randonnées, je veillerai à bien mieux préparer mon itinéraire, à mieux entrainer Thorgal si besoin... mais ce que je retiens pour cette randonnée là, c'est que mon grand a été vraiment très costaud, très habile, qu'il a géré les terrains, les pentes, l'effort, il a toujours vite récupéré et à peine rentré, il était frais comme un gardon. Je me suis demandée par moment pendant la randonnée si ses coups de fatigue étaient normaux : je pense que oui, de toutes façons, il me le fait aussi en trec ;-) il a besoin parfois d'aller doucement, sur deux ou trois kilomètres, puis il repart de plus belle. En tous cas, même s'il faudra, pour les prochaines randonnées, prendre en compte son gabarit, ses aptitudes, j'ai eu tord de penser par moment qu'il n'était "pas fait pour la randonnée". Il a de la volonté, il est courageux, il passe partout. Il a un caractère super, même s'il va devoir apprendre à être un peu plus autonome : pendant la randonnée il a passé son temps à compter, sur Roméo quand il était avec lui, ou sur moi quand j'étais là. Je sais qu'il est comme ça, il n'aime pas être seul, la compagnie des humains lui suffit, celle d'un cheval aussi, mais il a du mal à se prendre en main seul. Pour ma prochaine randonnée, j'aimerai partir seule, au moins 2 ou 3 jours : cela serait l'occasion de passer du temps en tête à tête, de dormir seul, d'apprendre à Thorgal à rester un peu seul dans un paddock, la nuit... Je sais que ce sera un peu difficile pour lui, mais il apprendra que je ne suis jamais loin, dans ma tente ;-) Et contrairement à cette randonnée, je dormirai la tente ouverte, collée au paddock. Tant pis pour mon confort, je ne suis pas difficile et mon confort à moi, c'est de savoir que je peux veiller sur mon cheval, le rassurer par ma présence, réagir illico en cas de problème.
Concernant les difficultés que nous avons eu dans certains chemins, je me suis demandée quelle aurait été la meilleure solution. Aurions-nous du aller repérer, à pieds, chaque chemin trop pentu, quitte à laisser les chevaux attachés sur place et à perdre 1h à chaque fois ? Repérer seulement le début du chemin, nous l'avons fait : quand ça passe, on s'engage, on avance, on avance et soudain, ça ne passe plus... et il n'est plus toujours possible de faire demi-tour. Peut-être aurions-nous du éviter systématiquement les chemins trop raides ? peut-être qu'une meilleure connaissance des sols, des paysages, nous aurait permis de savoir si tel chemin allait avoir un bon sol, si tel chemin allait être caillouteux... car le dénivelé, c'est une chose, mais ça ne fait pas tout ! Nous avons pris des chemins très raides sans soucis et avons galéré dans d'autres, beaucoup moins pentus. De même, dans la forêt de la Margeride par exemple, nous sommes passés d'un super chemin au sol en terre et mousse, à un chemin au sol en vrai pierrier... rien sur la carte n'aurait permis de savoir sur quoi nous allions tomber.
Avec des étapes plus courtes, nous aurions eu plus de marge pour faire d'éventuels détours. Avec plus de liberté, nous aurions pu avancer à notre rythme, quitte à faire de très gros détours, à faire la randonnée en 6 jours, au lieu de 4...
Il y avait aussi la possibilité de prendre la route à chaque doute, comme les routes n'étaient pas du tout fréquentées, ça ne me dérangeait pas trop, mais il faut avouer qu'en général on préfère se balader à cheval dans les chemins. Que ce soit pour les pieds nus de Thorgal ou pour les pieds ferrés de Roméo, c'est mieux !
Bref, je me suis posée beaucoup de questions et je crois que la seule chose qui me permettra de mieux gérer les difficultés dans les prochaines randonnées, ce sera : cette chose que tout le monde cherche, que tout le monde envie, que tout le monde s'arrache... cette chose que l'on nomme, l'expérience ;-)